L’amour inconditionnel

L’amour inconditionnel

À toi, ma plus belle réalisation, ma plus grande fierté,

C’est sans «fla fla» – un peu différemment de ce que je m’étais imaginé, je l’avoue – qu’on célèbre, ensemble, ton cinquième anniversaire. C’est épeurant devenir mère, surtout lorsqu’on obtient ce titre pour la première fois. Après t’avoir porté dans ma tête pendant trois ans, tu étais prêt à te pointer le bout du nez en mai 2010. Fidèle à mes habitudes, par peur de ne pas être à la hauteur, j’ai préféré retarder notre première rencontre à une date ultérieure.

C’était sécurisant de te garder en moi et je ne me sentais pas suffisamment outillée pour que tu ne manques de rien. Pour ton bien, j’ai pris la décision de ne pas précipiter ta venue et de te laisser mûrir en moi pendant cinq années supplémentaires. Bien que ça puisse sembler abusif à première vue, avec un peu de recul, je suis persuadée que ça s’est avéré bénéfique pour nous deux.

La semaine précédant ton arrivée, j’avais encerclé la date sur le calendrier. J’étais prête à t’accueillir, j’avais hâte de te rencontrer. Mes bagages étaient réunis dans l’entrée et on allait s’éclipser, ensemble, dès l’obtention de mon congé. Je ne supportais plus de vivre dans la grande ville et j’attendais avec impatience notre retour au bercail. Tu es arrivé parmi nous le 19 mai 2015 et, depuis maintenant cinq ans, tu me combles de bonheur.

Il serait faux d’affirmer que notre parcours a été exempt d’embûches. Encore aujourd’hui, on connaît des hauts et des bas, mais, malgré tout, je ne t’échangerais pour rien au monde. Pendant tes trois premières années d’existence, tes grands-parents nous ont beaucoup aidés. Ils nous ont hébergés afin de réduire le stress financier qui augmentait avec ta venue. Depuis maintenant deux ans, on possède notre petit nid à nous – modeste, mais pas inadéquat pour autant – et on vole de nos propres ailes. C’est gratifiant d’avoir la chance d’assister à chacun de tes accomplissements.

Au fil des ans, tu as développé ton style, tu t’es forgé un nom, une réputation. Comme tout le monde, tu as tes petits défauts, mais je suis extrêmement fière de chacune de tes réalisations, qu’elles soient petites ou grandes. Rien de tout ça n’aurait été possible sans ceux et celles qui ont cru en toi dès tes premiers instants de vie, sachant très bien que tu avais encore beaucoup à apprendre et que tu ferais inévitablement quelques gaffes, bien malgré toi.

Certains de ces précieux individus avec lesquels tu as fait tes premiers pas t’accompagnent encore aujourd’hui. C’est beau de voir la complicité que vous avez développée en si peu de temps. Tu me mentionnes souvent à quel point tu les aimes et la grande valeur qu’ils ont à tes yeux. J’espère que vous continuerez d’évoluer ensemble pendant plusieurs autres années. Cette confiance que les gens t’accordent, sache qu’elle est pleinement méritée. Elle résulte des efforts que tu as multipliés pour acquérir cette crédibilité inespérée.

On dit que les sacrifices sont perçus différemment lorsqu’on se prive pour le bien de notre propre enfant. Je partage cet avis. Pour personne d’autre que toi, j’aurais accepté de réduire considérablement mes heures de sommeil afin d’effectuer des tâches liées à ton bien-être jusqu’aux petites heures du matin. Pour personne d’autre que toi, je me serais abstenue de voyager afin de pouvoir te payer les outils qui favorisent ton développement personnel. Pour personne d’autre que toi, j’aurais décliné un bon nombre d’activités sociales les soirs ou les fins de semaine afin de te consacrer toute mon énergie lors des périodes plus ardues. Ça doit être ça, l’amour inconditionnel ?

Il semblerait que les cinq premières années sont les plus exigeantes et que, par la suite, on retrouve, petit à petit, notre ancien mode de vie. Même si je n’ai pas eu l’impression que tu as été prenant tant que ça pour moi, j’accueille à bras ouverts cette nouvelle étape et je sais que, tôt ou tard, on retrouvera un certain équilibre. Difficile de prédire à quoi tu ressembleras dans un avenir plus ou moins rapproché, mais je suis persuadée que tu sauras excéder ce que j’ai secrètement imaginé…

Bonne fête, fiston !

 

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