Tirer la «ploye» le temps d’un 2 semaines de vacances pas payées

plage avec vue sur les montagnes à Hawaï

Tirer la «ploye» le temps d’un 2 semaines de vacances pas payées

Depuis que la glace est cassée avec mon premier article, y’a une chose qui me tracasse un peu pour la suite du blogue : le contenu. C’est bien beau avoir parti la machine, mais veux-tu ben me dire ce que je vais raconter, moi : la fille ben ordinaire, à toi : ami, collègue, connaissance, inconnu (?), qui prend le temps de me lire ?

Si y’a une chose dont j’suis convaincue, c’est que j’aimerais surpasser le temps où la mode était au Skyblog #lesanneesdeuxmille et où, sur mon site, chacun de mes articles – sans exception – était dédié à la présentation d’un de mes amis au reste du monde entier. C’pas que c’pas pertinent tout ça là, MAIS j’pense que j’suis game d’amener ça à un autre niveau. Je me suis donc questionnée longtemps sur le contenu que j’allais présenter, puis, à force de chercher sans trouver de réponse satisfaisante, j’en suis venue à la conclusion que ça allait se faire tout seul. #gowiththeflow Au menu d’aujourd’hui : les péripéties d’Hawaï.

 

 

Début juillet, je me suis évadée. Jamais de toute ma vie je n’étais allée aussi loin de ma routine. La dernière fois que j’avais pris l’avion, j’étais tellement petite que je ne m’en souviens pas. Je suis encore petite, tu me diras – convaincu d’être le premier à me faire cette blague – mais en additionnant toutes mes chandelles, j’arrive quand même au nombre 28 ! #yetaittemps Ce n’est pas que l’occasion ne s’était pas présentée dans les années antérieures, mais depuis que je me suis procuré mon premier appareil photo professionnel, il y a 10 ans déjà, j’ai toujours priorisé le renouvellement ou l’ajout de matériel spécifique à mon travail aux voyages. Ça a toujours été primordial pour moi de suivre la game et d’offrir un produit de qualité à mes clients, d’autant plus qu’avec une entreprise à l’état embryonnaire, rien n’est gagné d’avance et tout reste à prouver. Les voyages avaient donc pris le large…

J’vous mentirais si j’vous disais que j’avais pas le goût d’y aller quand mes amis partaient se faire griller la couenne, mais comme je n’avais jamais osé m’évader auparavant (et que je ne bronze pas, anyways !), j’vivais pas dans le regret tant que ça et j’avais pas non plus l’impression de passer à côté de quelque chose de complètement fou. Pour mieux imager la situation, c’est exactement comme quand t’as un cellulaire qui flip pis que t’as pas encore fait le switch au téléphone intelligent. Tout le monde en a un (sauf toi), t’aimerais ça en avoir un (toi aussi), mais t’es heureux pareil parce que t’as jamais connu mieux et que t’as aucune espèce d’idée de ce que tu manques !

 

 

Pis là, quelque part au mois de mai dernier est venu ce moment où, sur un coup de tête, je fais le saut : je donne le go pour acheter mon billet d’avion direction Hawaï. À partir de là, j’ai pas arrêté de courir. 1- Au sens figuré : parce qu’il fallait que je finalise tous mes dossiers en cours avant de quitter. 2- Au sens propre : parce que j’men allais là avec des filles un peu trop en shape pour moi et que le seul marathon que j’étais assez en forme pour faire à ce moment-là, c’tait un marathon d’Harry Potter. On s’entend-tu pour dire que les p’tits sandwichs pas de croûte ont pris le bord le mois précédant notre départ (lire entre les lignes : j’avais des croûtes à manger pour être en mesure de suivre mes gazelles) !

J’avais aucune attente pour ce voyage-là, même que j’avais pas pris le temps de regarder notre plan de match trop trop #ohquejauraisdu. J’étais en confiance, je m’en allais apprécier la vie en bonne compagnie et avant même d’être partie, j’étais déjà convaincue que ça allait être parfait comme première expérience. Le seul hic, c’est que j’avais LÉGÈREMENT mal évalué le repos que ça m’aurait pris avant de partir afin d’éviter de tomber en mode power nap – la bouche ouverte – chaque fois qu’on mettait le pied dans l’auto. Mettons que c’pas l’idéal quand t’es chauffeuse désignée…

 

 

Dans ma tête, j’allais relaxer là-bas, mais en réalité, c’était loin d’être reposant – même si ô combien plaisant. J’suis partie avec trois hyperactives (je les salue et remercie d’ailleurs) pour qui c’était impossible de rester plus de deux heures au même endroit. J’te confirme que du paysage, j’en ai eu pour mon argent ! J’te raconterai pas l’entièreté de notre voyage, mais y’a une anecdote cocasse qui se mérite le trophée de la plus mémorable de nos vacances, alors j’te l’explique brièvement. La première semaine, on a fait le tour des terrains de camping de l’île de Kauai en Camper. On aurait aimé le faire en West, mais pour être honnête avec toi, le seul West qu’on était capable de se payer c’est des p’tits gâteaux May West, faqueee on a diminué nos standards pis on était quand même ben excitées à l’idée de partir à l’aventure en Dodge !

 

 

***

Prends note que les campings d’Hawaï ne ressemblent pas du tout aux nôtres. Règle générale, il n’y a pas de barrière à l’entrée, pas de personnel sur place pour veiller au bon fonctionnement du site et pas non plus de numéro pour délimiter l’étendue des différents terrains. Grosso modo, tu entres sans demander l’accès, tu te positionnes où tu veux pis à l’heure qui te convient.

***

Un soir, après le coucher du soleil, alors qu’on venait de finir notre traditionnel pique-nique installées dans le sable, sur le bord de la mer (on fait pitié, je sais ben !), on réalise que les clés sont restées dans le Camper et que le Camper bennnn… y’é barré ! #ohohwereintrouble C’qui nous a pas aidées à nous en sortir, c’est qu’on a été un peu rebelles – papa, j’dormais quand elles ont pris la décision, j’te jure que j’aurais pas voulu sinon – parce qu’on n’avait pas vraiment le droit d’aller à ce camping-là avec notre Camper de location étant donné qu’il était situé off road. Mais nous, avec notre anglais qui laisse à désirer, off road, on ne savait pas vraiment ce que ça voulait dire… METTONS ! #clindoeilclindoeil

Donc là, il fait déjà noir et le seul cell qu’on a c’est celui dont on s’est servi pour saler nos patates pendant le souper (pas vargeux). On a donc dû se mettre chums avec nos voisines afin de leur emprunter un téléphone pour appeler le responsable de la location du Camper. On était quand même confiantes de ne pas être les premières à qui ça arrive et on avait espoir qu’il y ait une clé de rechange cachée quelque part sur le véhicule, mais… négatif !

 

Puisqu’aucun taxi/garage ne se rend dans ces endroits isolés, on commence à appréhender devoir coucher à la belle étoile et faire du pouce le lendemain, pas un sous en poche (ça tombe bien parce que pas de poche non plus : on est toutes en bikini), pour aller chercher un double des clés à notre point de départ qui est à plus de deux heures de route d’où on est présentement. J’te jure qu’on était sur le bord d’avoir assez de matériel pour écrire un roman qu’on n’aurait pas eu le choix d’intituler : 4 filles et pas une maudite paire de jeans…

Suite à cet appel qui n’aura finalement servi qu’à nous auto-stooler, notre deuxième réflexe a été de s’improviser des Carmen Sandiego et de patenter un semblant d’outil avec une broche qu’on avait utilisée pendant le souper pour tenter de débarrer une des portières du véhicule nous-mêmes. On avait rien à perdre, à part le mince brin d’espoir qui nous habitait. Alors sans se poser trop de questions, on fonce ! En équipe, on s’attribue des tâches pour maximiser les chances d’y arriver : la blonde est à l’éclairage, la rousse à la manipulation de la broche, la brune à l’assistance de la rousse et moi ben… au support moral de la troupe – pour ne pas dire que je ne sers pas à grand-chose. Après plusieurs dizaines de minutes d’essais : aucun résultat concluant.

 

 

Malgré la noirceur et notre tenue vestimentaire inadéquate, on abandonne notre plan, puis on part à la recherche d’un bon samaritain qui prendrait la route le lendemain et qui voudrait bien nous faire une p’tite place – même si c’est celle du milieu sur la banquette arrière – pour un bout de chemin. On croise une femme assise près d’un feu, elle semble sympathique alors on s’essaie (*JE m’essaie – malgré les trois mots que je maîtrise en anglais (yes, no & toaster), c’est quand même moi qui me débrouille le mieux dans’ gang ! C’est bien le seul aspect du voyage pour lequel j’ai été utile). Malheureusement pour nous, avec la marmaille qu’elle et son chum ont, la voiture est déjà complètement saturée pour le voyage de demain. Par contre, le couple qui s’apprêtait à aller se coucher d’un instant à l’autre nous propose gentiment son aide et nous rejoint près de notre Camper pour une deuxième tentative.

Même si nous avions accès à quelques outils de base que l’homme avait en sa possession dans son GROS pick up, il aura quand même fallu compter une bonne demi-heure avant que, FINALEMENT, croyant qu’on était sur le point d’aller s’abriller avec notre planche de surf sur le bord d’la mer pour y passer la nuit, le son qu’on attendait toutes avec impatience se fasse entendre ! #thankgod J’pense qu’on a célébré autant la victoire, sinon plus, que lorsque le Canadiens revient de l’arrière en séries éliminatoires et qu’il marque le but gagnant à quelques secondes de la fin ! Le feeling était tout simplement… indescriptible !

 

 

Une fois le véhicule déverrouillé, on s’est empressées d’offrir une compensation monétaire (sans oublier de sortir nos clés de là, évidemment) à nos sauveurs qui, rappelons-le, s’en allaient fermer l’œil avant d’avoir pitié de nous. Eh bien, ils n’ont rien accepté d’autre que nos plus sincères remerciements et notre éternelle reconnaissance. C’pas à dire, y’a encore du bon monde su’a terre ! J’vous jure qu’on a eu chaud, même si le fond de l’air, lui, était frisquet !

 

 

Maintenant que je suis revenue de ce voyage à faire rêver, je réalise à quel point flôber d’importantes sommes d’argent (lorsqu’on peut se le permettre, bien sûr) peut avoir un effet bénéfique sur d’autres aspects de nos vies. Deux semaines séparée de mon ordi, honnêtement, je n’avais jamais vécu ça depuis le secondaire (pis non, bien que ça puisse sembler nébuleux pour certains, j’confirme que ça date pas de l’an dernier) ! Je suis toujours partie 2-3 jours quelque part pas ben loin, mais clairement, quelques jours ne suffisent pas pour décrocher complètement de nos responsabilités professionnelles qui, avouons-le, peuvent nous occasionner de grands stress.

J’ai toujours vu l’achat de matériel comme un investissement pour mon futur (et je crois toujours que ça en est un, d’ailleurs), mais les voyages, eux, je les percevais plutôt comme une importante dépense qui, après 1 ou 2 semaines à l’étranger, s’évapore complètement (ce qui n’est pas tout à fait juste). Oh well, j’suis pas trop trop orgueilleuse. Depuis que j’ai flanché et que je me suis envolée vers cette destination à couper le souffle, j’admets mes torts et avoue que mon équipement risque de s’éteindre bien avant tous ces inoubliables souvenirs de voyage qui, eux, me suivront à jamais. #itwasworthit

Ouin ben finalement, tirer la « ploye » le temps d’un p’tit 2 semaines de vacances pas payées, c’est probablement pas mal plus payant que je pensais ! #bonpourlemoral J’ai déjà commencé à accumuler des pièces dans mon p’tit cochon pour pouvoir m’exiler de nouveau – dans un avenir rapproché, je l’espère. Tu viens ?

 

No Comments

Post a Comment